Anatomie fonctionnelle de l'oreille interne
Rappel historique
Avant de décrire l’anatomie de l’oreille interne, nous ferons un rappel historique de la découverte relativement récente (1914) du « vestibule ».
- 535 avant JC : Le vestibule a été découvert très tardivement. Il était considéré par Empédocle (535-475 av J.C) comme un organe de l’audition.
- 1540 : Gabriel Fallope, au XVIe siècle, donne la première description anatomique complète de l’oreille interne, en distinguant ses deux cavités nommées labyrinthe et limacon.
- 1800 : Pierre-Jean Marie Flourens, au XIXe siecle mentionne que le labyrinthe est l’organe périphérique dans lequel résideraient les forces modératrices des mouvements.
- 1861 : Le labyrinthe vestibulaire ne fait son entrée en clinique qu’en 1861, avec le fameux rapport de Prosper Meniere, qui décrit le premier syndrome vertigineux en rapport avec l’oreille interne (maladie de Meniere).
- 1875 : La géometrie des canaux semi-circulaires, notamment leur orientation respective ainsi que leur fonctionnement par couple est décrite par le physicien allemand Ernst Mach en 1875.
- 1914 : Robert Barany, en 1914, il est lauréat du prix Nobel de physiologie ou médecine « pour son travail en physiologie et pathologie sur l'appareil vestibulaire de l'oreille1 ».
Description
Le système vestibulaire périphérique est composé au niveau de chaque oreille de cinq types de capteurs différents : les canaux semi-circulaires au nombre de trois (canal horizontal, vertical antérieur et postérieur) et les organes otolithiques au nombre de deux (l’utricule et le saccule), soit dix récepteurs au total. Les cellules sensorielles sont des cellules ciliées dont les cils baignent dans le liquide endolymphatique.
Les cellules sensorielles otolithiques sont recouvertes par une membrane tectoraile incrustée de petits cristaux de carbonate de calcium ou otoconies.
Oreille interne
Les cellules ciliées canalaires
Otoconies : récepteurs otolithiques
Les cellules sensorielles transmettent l’information au système nerveux central via le nerf vestibulaire qui comprend deux parties :
• le nerf vestibulaire supérieur composé des nerfs des canaux horizontaux et antérieur, du nerf utriculaire.
• le nerf vestibulaire inférieur composé du nerf sacculaire et canalaire postérieur.
Le nerf vestibulaire
Les noyaux vestibulaires
Les canaux semi-circulaires détectent l’amplitude de la rotation angulaire de la tête dans les trois dimensions de l’espace. Les organes otolithiques sont sensibles à l’accélération linéaire verticale (saccule) ou horizontale (utricule) de la tête dans l’espace et détectent l’inclinaison de celle-ci par rapport à la gravité.
Les deux branches du nerf vestibulaire se projettent au niveau des noyaux vestibulaires, situés dans le tronc cérébral de part et d’autre du quatrième ventricule.
Les neurones vestibulaires centraux se projettent ensuite au niveau des noyaux oculomoteurs pour la stabilisation du regard ou au niveau de la moelle pour la stabilisation de la posture.
Les voies vestibulo-oculaires et les voies vestibulospinales
Ces noyaux reçoivent outre les entrées vestibulaires, des entrées visuelles et proprioceptives. Les noyaux vestibulaires ne sont donc pas de simples relais de l’information issue de l’oreille interne mais de véritables centres d’intégration sensori-motrice. Les neurones vestibulaires centraux se projettent ensuite au niveau des noyaux oculomoteurs pour la stabilisation du regard ou au niveau de la moelle pour la stabilisation de la posture.
Les noyaux vestibulaires se projettent aussi au niveau du cortex qui joue un rôle dans la perception du mouvement. Les zones de projection corticales sont variées. Voir le schéma ci-dessous :
Projections corticales vestibulaires
Ils se projettent aussi via les thalamus au niveau de différentes zones du cortex cérébral impliquées dans le traitement du mouvement.